En route vers Las Vegas (1ère partie)...

La mythique Route 66 ou The Mother Road, tout le monde en parle, tous veulent au moins la rouler une fois dans leur vie! En fait, depuis l’avènement des autoroutes, il ne reste que des tronçons de cette route qui reliait d’Est en Ouest le pays (Chicago à Los Angeles). Les villes qui vivaient autrefois de l’achalandage, aujourd’hui survivent à peine. À l’écart de la grande route, elles sont devenues impopulaires, moins fréquentées et avec le temps aussi délaissées et négligées que des villes fantômes. Certaines villes semblaient avoir mieux résisté au temps et à l’absence de touristes car c'est leur économie qui leur permet de survivre.

Seligman – a su préserver son charme d’antan avec ses vieilles pompes à essence, ses voitures anciennes, ses motels démodés et ses magasins d’époque. Un look un peu suranné et surchargé à mon goût mais très intéressant à voir. De plus, on a pu apercevoir Flash McQueen et Mather…

Peach Spring – endroit assez décevant. Elle ne ressemblait en rien avec la ville de Radiator Spring du film Les bagnoles (Cars) de Disney. Il n’y avait pas grand-chose à voir à part peut-être une allée de pommiers en fleurs.

Kingman – une très jolie petite ville avec son train, son musée, ses petits restos et ses gens fort sympathiques.

Entre Seligman et Kingman, les montagnes étaient plus éloignées – on roulait sur un plateau vaste et désert. La route longeait des voies ferrées qui découpaient le territoire en lignes bien droites. Les trains lourdement chargés roulaient à vive allure nous distançant à chaque tour de roue. Certains avaient plus de deux cents wagons dont la moitié comptait une double rangée de conteneurs. Rien à voir avec le CN et le CP qui passaient devant la maison de mon enfance!

Dans la réserve indienne, il y avait de nombreux parcs à roulottes. On y voyait quelques montagnes, peu de végétation, aucun plan d’eau et nulle distraction aux alentours. Le territoire était hostile mais vaste. On était bel et bien dans l’Ouest sauvage!

Au retour, on ne voulait pas repasser par le pont reliant l’Arizona et le Nevada. On voulait voir le barrage Hoover (Hoover Dam) sur le Colorado. En fait, on voulait passer dessus! Il commençait à se faire tard et le soleil baissait à l’horizon. Le froid était toujours persistant mais moins mordant qu'au départ. De plus, le décor était passé du blanc au vert. Après de multiples détours et en passant malgré tout sur le pont, finalement on s’est rendu. Naturellement, comme il y avait à bord du véhicule deux spécimens (mon fils et moi) équipés d’une vessie modèle réduit, l’urgence de trouver une salle de toilette primait sur l’attrait du site. Enfin allégés, nous pouvions enfin apprécier toute la beauté du panorama qui s’étendait à nos pieds : le barrage assis sur un lit rocheux et le lac Mead, le plus important lac artificiel et le plus grand réservoir d’eau des États-Unis. Imaginez une eau bleue entourée de roches rouges... Impressionnant!

Les centrales du barrage fournissent en énergie l’Arizona, le Nevada et la Californie. J’imagine que sans ce barrage, Las Vegas deviendrait une ville bien ordinaire! En repartant, nous avons croisé deux anges – voici ce que les figures ailées symbolisaient : "The immutable calm of intellectual resolution, and the enormous power of trained physical strength, equally enthroned in placid triumph of scientific accomplishment". (Référence : www.usbr.gov/lc/hooverdam/History/essays/artwork.html).

En longeant les montagnes orangées aux parois rocheux précaires et instables, évitant les gorges profondes, la route nous guidait vers Las Vegas. Cinquante kilomètres tout au plus et nous serons arrivés à destination… Enfin!

La ville a émergé de notre champ de vision, telle une masse lumineuse qui s’éveille. De nuit, cela aurait été plus théâtral, mais le coup d’œil en valait la peine. J’avais hâte de voir Alex et sa compagne se faire surprendre par cette mégapole! Lentement mais sûrement, le jour a basculé, allumant la ville telle un flambeau. Notre fils conduisait et je crois que la circulation routière était le cadet de ses soucis. Il avait le nez collé à la vitre, regardant partout à la fois. Je l’entends encore dire à sa chérie: «Check le GPS, moi je regarde ailleurs, c'est trop capotant!»

La surprise fut de taille! Nous étions un samedi soir, passé vingt heures. C’était les premiers balbutiements du Saturday Night fever: des lumières, de la musique, des limousines et des jolies filles. C’était «wow» pour des jeunes dans la vingtaine et sans le savoir, Las Vegas était en train de leur faire tourner la tête…

«En route vers Las Vegas (2e partie)» - la suite

Mésange



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pourquoi garder le silence si vos mots peuvent construire, embellir et aussi changer le monde? Exprimez-vous!