Faire place aux rêves...


Comme il est bon de se souvenir de son enfance, des jeux que nous faisions jusqu’à la nuit tombée, de la musique que nous écoutions (celle que nos parents arrivaient à supporter), des petites gâteries dérobées dans la jarre à biscuits, des expériences qui donnaient souvent de drôles de résultats, bref c’était le bon temps!

Je me rappelle tout particulièrement un moment précis de mon enfance où je recherchais le rêve ou du moins la promesse de celui-ci dans les moindres recoins de ma jeune existence et puisque j’étais la seule fille entourée de trois garçons, les rêves que je caressais étaient définitivement féminins. Consultant ma mère, la grande fille de la maison, j’étais absolument certaine qu’elle savait des choses que mes frères ignoraient et c’est par un beau dimanche après-midi, la seule pause de la semaine, qu'elle répondit en bloc à toutes mes questions en m’offrant tout simplement... du rêve.

Mes questions étaient bien puériles : je voulais savoir si un jour je me marierais ou encore si le petit garçon aux cheveux bouclés aperçu à l’école me trouvait de son goût, des trucs de ce genre, vous voyez? (Eh oh! j'étais jeune, donc un peu d’indulgence!) Alors ma mère m’a parlé des marguerites qu’on effeuille jusqu’à ce que le dernier pétale nous dévoile la réponse, ensuite de la pomme dont on enlevait la queue en lui faisant faire plusieurs tours sur elle-même et selon la somme des tours cela nous donnait le nombre d’années qui nous sépareraient du jour de notre mariage. J’entends déjà vos commentaires du genre que ce n’était pas sérieux, que tout ceci n’était que le fruit du hasard, qu’on ne peut se fier à une marguerite ni à une pomme pour connaître l’avenir. Je vais vous dire quelque chose qui va vous surprendre : « Vous avez parfaitement raison! » Avouez que vous êtes surpris! Moi aussi d'ailleurs!

Mais, car il y a bel et bien un mais, il faut se mettre dans le contexte. À cette époque dans ma région, les petites filles de mon âge se faisaient aussi rares que les téléphones à boutons (ça c’est juste après les téléphones à cadran qui eux sont arrivés juste après les dinosaures), donc je m’ennuyais. La lecture c’était génial, mais toute une encyclopédie c’était long longtemps! Dans l’espoir de me changer les idées, de déplacer le mal de place, ma mère décida de stimuler mon imagination avec du rêve. Avec ce seul élément, je pouvais me mettre à rêver des semaines entières. Certes, j’effeuillais toutes ces pauvres fleurs jusqu’à ce qu’une seule me donne la réponse que je souhaitais ardemment. Jamais je n’oublierai ces moments-là, car à partir de rien, je pouvais m’imaginer le meilleur.

J’avais entre les mains la tige et le cœur de la fleur mais également la promesse d’un rêve, l’assurance des beaux jours à venir, la certitude que tout était possible. Et je revenais du champ de si belle humeur que ma mère ne pouvait faire autrement que de constater qu’elle venait de m’offrir le plus beau cadeau du monde.

Aujourd’hui encore, je m’amuse à ce petit jeu, non pas à dépouiller les fleurs de mon jardin mais en demandant à mon époux de me dire, dans ses mots, ce que l’avenir me réserve. Il n’est pas devin, j’en conviens, mais il me connaît bien et c’est pourquoi il se prête à ce jeu car il sait qu’avec une ou deux images de ce qu’il imagine, mon cœur fabriquera du rêve pour les mois à venir.

En terminant, ce n’est pas bien méchant de forcer le hasard en lui faisant dire ce que l’on souhaite entendre, car au fond tout ce que l’on veut, c’est un peu d’encouragement, de savoir que quelqu’un quelque part croit en nous ou que quelque chose nous démontre que nous sommes sur la bonne voie, qu’on a fait le bon choix. On veut juste se faire rassurer en obtenant la promesse que tout ira bien.

Comment sera votre aujourd’hui, vos lendemains? Faites confiance à la vie et tout ira pour le mieux!

Mésange

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