À ce rythme, c’est la noyade!

Il pleut sans arrêt. Le ciel déverse son excédent sans pouvoir s’arrêter. Je me dis qu’un jour ou l’autre le ciel sera à sec, mais non; il s’égoutte, se déverse, inonde jusqu’à saturation la terre, jusqu’à ce que les marmottes, lasses d’évacuer à la chaudière toute cette eau, frappent à ma porte pour trouver refuge.
 
Et si ces rongeurs en ont assez, normal que j’accuse, moi aussi, un trop-plein.
 
Voyez-vous, la pluie c’est agréable surtout quand on l’espère, parce que la terre a soif, parce que les vers, ça ne fait pas joli dans la cour quand ils sont à la verticale, la langue bien tendue, espérant un peu d’eau! Mais là, je l’avoue: toute cette eau est sur le point de me pourrir l’existence…
 
Non seulement ça dégoutte dehors, mais aussi à l’intérieur!

Forcément, on pourrait croire à une infiltration, mais non. C’est tout simplement la pomme de douche qui fuit. Pas étonnant! Elle entend l’eau ruisseler, s’égoutter, clapoter, dégringoler le long de la gouttière. La pauvre, elle est tout simplement jalouse! Alors, elle imite ce qu’elle entend. Et jour et nuit, elle égrène son chapelet de gouttes cherchant à faire entendre sa prière au dieu de la pluie. Et non lasse de prier, elle reprend son exercice de piété jusqu’à ce que ma patience lui indique que trop, c’est trop! Et hop, je ferme la porte de la salle de bain cherchant à étouffer cette lancinante litanie.
 
Honnêtement, toute cette eau est sur le point de miner mon moral!
 
Tous mes efforts à l’extérieur sont à refaire. La végétation jaunit, les champignons poussent sur le bois mort et le gazon est tellement vert et robuste que les oiseaux peuvent s’y percher sans crainte de tomber! Et le pire? Les limaces, eh bien, elles sont revenues… Je ne les ai pas rencontrées personnellement – et je n’y tiens pas d’ailleurs. Elles sont tout aussi agréables que des clients qui oublient de payer avant de quitter le restaurant; elles laissent de jolis trous dans le feuillage après un joyeux festin... C’est le genre de visiteurs qu’on préfère ne pas inviter!
 
Dehors, c’est un ciel gris et compact. Aucune issue possible pour un rayon de soleil. Soupirs…
 
Néanmoins, je me console. Mes légumes seront déjà lavés et si ça continue, les carottes vont nager jusqu’à mon garde-manger, trop heureuses d’être au sec. Il y a tout de même du bon avec cette pluie! Désormais, plus besoin de sortir pour faire la cueillette! Et l’autre bonne nouvelle? Les fourmis ont fermé leurs camps de travail, les cigales ont quitté la scène en quête d’un meilleur public et les maringouins sont morts de faim, car personne ne sort par un temps pareil!
 
Finalement, ce n’est pas si mal: cette pluie me force à rester chez moi, à vous écrire, à vous lire et à passer du bon temps en votre compagnie devant un bon café.
 
Si le ciel veut pleurer, c’est son droit, mais rien ne peut m’empêcher de trouver la vie jolie, pas même la pluie!
 
Bonne semaine tout le monde!
 
Jocelyne Gagné (Mésange)

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